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PRESENTATION DE LA DEMARCHE AGENDA 21 DE L’ILE DE GROIX |
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Qu’est-ce qu’un agenda 21 ? D’où cela vient-t-il et à quoi cela sert-il ? |
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3 - Quelles sont les menaces ? La planète terre est un vase closChose qui n’a pas toujours été évidente pour les êtres humains, la Terre est de nature finie. les premières images de notre planète vue de l’espace ont commencé à nous le faire sentir à tous : une sphère de 6000 km de rayon, flottant... dans le vide, avec quelques compagnons arides et inhospitaliers (les 8 autres planètes du système solaire), autour d’un astre central qui fournit la majeure partie de l’énergie qui nous réchauffe. Par ailleurs Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche de nous, est tout de même à 4,22 années lumières du soleil, soit 73 000 années de trajet avec les fusées les plus rapides, si tant est que l’on ait résolu certains problèmes accessoires comme la survie dans de tels engins, le stockage du carburant nécessaire,... En bref, nous sommes cantonnés sur terre pour un bon moment, sinon pour toujours, et c’est tout ce que nous avons. 1 - Gaz à effet de serre et réchauffement climatiqueL’atmosphère terrestre est composée en grande partie d’azote (78%) d’oxygène (21%), et de gaz carbonique et autres Gaz à Effet de Serre (0,04% environ ). Sans Gaz à effet de serre, il n’y aurait pas... d’effet de serre. Pour faire simple, la planète ne bénéficierait pour ainsi dire d’aucune isolation thermique. Les Gaz à effet de serre permettent de ne pas trop perdre pendant la nuit de la chaleur solaire emmagasinée pendant le jour. Ainsi, l’amplitude thermique entre la nuit et le jour dans les régions tempérées excède rarement une vingtaine de degrés. Sans Gaz à effet de serre, l’amplitude thermique dépasserait largement la centaine de degrés, rendant le développement de la vie pour le moins ardu (à part peut-être pour quelques micro-organismes particulièrement résistants). Les Gaz à effet de serre, naturellement présents dans l’atmosphère terrestre sont donc nécessaires à la vie. L’ennui, c’est qu’il commence à y en avoir trop, à cause des activités humaines. Jusqu’à il y a 60 millions d’années (à la fin du crétacé), les plantes qui couvrent actuellement l’essentiel de notre planète (les angiospermes, ou plantes à fleur) étaient très peu développées. Les forêts étaient jusqu’alors essentiellement composées de conifères (résineux), de gymnospermes (fougères), toutes largement toxiques pour la majeure partie des organismes vivants. En conséquence, on pense qu’il n’y avait pas à l’époque de sol - au sens où les agronomes l’entendent, soit une couche de 30 cm d’épaisseur en moyenne où les micro-organismes recyclent les déchets végétaux . La terre était une gigantesque tourbière, dans laquelle les plantes qui mouraient s’empilaient sans se décomposer. Ces centaines de mètres de matière carbonée se sont ensuite, sous l’action de la pression et de la température... et du temps, transformées en charbon. Il faut également ajouter à cela le phénomène de sédimentation - essentiellement océanique - de micro-organismes morts, responsable de la fabrication du pétrole et du gaz naturel. Pendant des millions et des millions d’années, une partie non négligeable du gaz carbonique de l’atmosphère terrestre est fixée par les organismes vivants, puis enfouie dans la croute terrestre. Et en l’espace de deux cents ans (depuis la révolution industrielle), on a extrait, brûlé, en bref “re-balancé” dans l’atmosphère une bonne partie du carbone que la terre avait mis des centaines de millions d’années à enfouir. Il y a un facteur 1 million entre les deux phénomènes, en terme de rapidité. Pas étonnant que l’atmosphère, malgré sa taille, ait vu sa teneur en gaz carbonique croître significativement ces dernières décènnies. Et trop de Gaz à effet de serre dans l’atmosphère conduit... à une augmentation de l’effet de serre : La Terre, encore mieux "isolée thermiquement" voit sa température moyenne augmenter, d’au moins 1 à 2 degrés sûrs pour le XXIème siècle, de 5 à 10 degrés si l’on ne réduit pas par quatre sous peu notre consommation en énergies fossiles. Or 5 degrés de différence dans la température moyenne de la planète, c’est tout ce qui nous sépare du coeur de la dernière ère glaciaire (5 degrés de moins), au cours de laquelle le niveau des mers était de 120 mètres plus bas et le bassin parisien à la frontière des glaciers. Si 5 degrés en moins peuvent générer cela, on peut imaginer que 5 degrés en plus soient capables d’exploits du même ordre,... dans l’autre sens. 2 - Les sols, un patrimoine qui s’épuiseA la fin du Crétacé, comme nous l’avons vu, un changement des conditions climatiques intervient qui s’accompagne d’un renforcement du régime des vents, et favorise au sein du règne végétal la catégorie des angiospermes - ou plantes à fleur -, qui constituent la majeure partie des plantes de nos écosystèmes. Contrairement à leurs prédécesseurs, elles ne sont pas toxiques, et une foule de micro-organismes se développe au pied de ces plantes, fabriquant l’humus. Les vers de terre, maillon essentiel de la chaine, remontent les matières minérales du sous-sol, apportant aux plantes les 28 principaux oligo-éléments dont elles ont besoin pour se développer. Ce sol extraordinairement aéré a la capacité de laisser passer l’eau de pluie vers les nappes phréatiques sans qu’aucune matière ne soit entraînée par ruissellement, et au besoin de retenir l’humidité même en période sèche (surtout grâce aux champignons qui sont les principaux rétenteurs d’eau du monde vivant). Un cycle sans perte est lancé. Ces sols sont extrêmement pérennes puisqu’ils se sont développés et enrichis pendant des millions d’années. Puis l’homme intervient avec l’invention de l’agriculture. Défrichant ces sols vierges, il les laboure et les cultive. A l’époque celte, les rendements en céréales sont estimés par les archéologues autour de 25 quintaux à l’hectare. Au cours du Moyen Âge, ces sols s’épuisent et les rendements chuttent en dessous de 10 quintaux à l’hectare en moyenne (plus proches de 5 par exemple, en Bretagne). Il faut attendre le XVIIème siècle, avec l’abandon de la jachère et de la vaine pâture et le parquage progressif des animaux d’élevage dans des champs entourés de haies, pour voir les rendements remonter tout doucement, par l’action conjointe du compostage des excréments animaux mélangés à des déchets végétaux, et le facteur régulateur très important des haies. Les rendements àl’hectare remontent peu à peu, pour atteindre les 25 quintaux à l’hectare au début du XXème siècle. Le déséquilibre apparaît après la première guerre mondiale : les usines de nitrates de synthèse - molécule comprenant azote (N) et oxygène (O) - servant de base aux explosifs sont reconverties en usines d’engrais chimiques, les nitrates étant un fertilisant puissant. Entre deux guerres, on préconise 20 à 30 kg d’azote par hecate. Puis après la deuxième guerre mondiale, on passe à 50 kg. Aujourd’hui, on est en France à 250kg à l’hectare. Les deux autres fertilisants utilisés sont le phosphore (P) - sous forme de phosphates - et potassium (K). C’est le fameux trio NPK bien connu des agriculteurs. Mais les plantes nourries massivement avec 3 des 28 éléments qu’elles peuvent absorber, se carencent, tombent malades, sont sujettes aux invasions d’insectes (qui jouent le rôle de prédateurs des plantes malades) et à la concurence d’espèces adventices (les mauvaises herbes) qui poussent plus vite. On fait alors appel à la chimie pour inventer herbicides et pesticides, et l’on traite massivement les cultures. L’ennui de ces molécules, c’est qu’elles sont toxiques pour la micro-flore des sols, et l’écosystème terrestre le plus important en volume (les micro-organismes des 30 cm moyens de sol humique représentent 80% de toute la biomasse terrestre) dépérit, le cycle permettant la fabriquation de l’humus s’arrête, aggravé par le labour profond qui crée une semelle compacte étanche. Dès lors les sols s’érodent et la terre part dans les rivières et dans la mer : c’est le début de nos fleuves boueux en hiver, ce qui est un phénomène récent. Quand l’eau des rivières et des baies devient turbide, c’est que les sols qui se trouvent en amont sont biologiquement morts (ou très affaiblis). Outre le fait que des plantes nourries exclusivement aux NPK ne développent pas de goût, sont gorgées d’eau (turgescentes), et sont nutritivement pauvres, les pesticides représentent des facteurs très importants des maladies humaines (et animales). On ne cultive plus grâce aux sols, mais uniquement par l’apport d’engrais de synthèse que l’on apporte aux plantes, et qui sont produits à grand renfort d’hydrocarbures. Si les sols sont morts, et que la ressource en hydrocarbures vient à s’épuiser, les rendements s’effondrent, partout en même temps... d’une manière dramatique. Un sol de Beauce sans engrais n’aura pas des rendements bien supérieurs en moyenne à ceux du Moyen Âge. Sauf qu’il y aura alors six milliards d’êtres humains à nourrir (et bientôt neuf). On peut imaginer l’ampleur d’une telle crise. Sans nourriture, l’économie humaine s’effondre plus sûrement encore que sans chauffage ou sans voitures. 3 - Les hydrocarbures, une addiction forte, pour combien de temps ?Nous nous sommes contentés d’évoquer les deux problèmes les mieux connus et quantifiés à l’heure actuelle. A cela, il faudrait ajouter tout le reste (érosion de la biodiversité, inégalités Nord/Sud causes de tensions et de souffrance des populations humaines, ressources en eau, gestion de la polution des activités humaines,...) Mais en s’arrêtant au simple constat que :
,... nous devons logiquement envisager la transition vers des économies sans hydrocarbures. C’est sans doute la contrainte majeure du développement durable : le défi à relever est énorme, et ne peut l’être que si tous les échelons (international, national, local) s’impliquent fortement. Et c’est là que les Agenda 21 trouvent leur raison d’être. (rédigé par pierre ) |